Mardi 14 octobre 2025
Évangile selon saint Luc 11, 37-41
En ce temps-là, pendant que Jésus parlait, un pharisien l’invita pour le repas de midi. Jésus entra chez lui et prit place. Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas. Le Seigneur lui dit : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »
Prière
« Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits, sur la lyre à dix cordes et sur la harpe, sur un murmure de cithare. Tes œuvres me comblent de joie ; devant l’ouvrage de tes mains, je m’écrie : Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Combien sont profondes tes pensées ! » (Ps 91, 2-6)
Demande
« Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Rends-moi la joie d’être sauvé. » (Ps 50, 9. 12. 14a)
Réflexion
- « Le pharisien fut étonné (…) »Que signifie cet étonnement ? Jésus a-t-il accompli quelque chose d’inconvenant ? Visiblement, la pratique des ablutions est ici plus importante que la raison qui l’a établie. La purification de la vie n’y est pas le sujet. N’en sommes-nous pas concernés au quotidien, lorsque le souci de la santé et du bien-être prévaut à celui de la sainteté ?L’étonnement révèle subrepticement un jugement ou du moins une attitude de désapprobation. Y compris dans le langage français courant (en France métropolitaine), l’expression « je suis surpris » masque à peine un fâcheux inconfort et traduit de manière assez hypocrite une colère – comme une offense de lèse-majesté. Ai-je à donner aux autres des leçons de respect ?
- « (…) à l’intérieur de vous-mêmes, vous êtes remplis (…) de méchanceté. »
Il ne s’agit pas ici d’un affront visible. La méchanceté dont parle le Christ est protégée par le rempart du politiquement correct. La courtoisie n’est plus l’expression d’un cœur noble qui excuse, mais l’excuse d’une posture exécrable qui accuse. La « cupidité » que Jésus pointe du doigt est la dureté de ce pharisien qui n’a pas accueilli Jésus dans son cœur. Il n’a pas cherché à comprendre sa venue. Il semble plutôt à l’affût pour le convaincre d’un défaut, pour trouver « la petite bête ». Lorsque l’Évangile confirme ou corrige en moi des attitudes, suis-je prêt à l’entendre ? - « Donnez plutôt en aumône ce que vous avez (…) »
Cet appel du Christ va bien au-delà de l’attente d’un geste ponctuel ou régulier, mesuré, tassé, compté… Il veut dépasser le filtre du calcul mathématique des ressources. Il concerne la totalité, en vue de la fin : la pureté. Cette fin est-elle pour moi vraiment si précieuse, au point de tout engager ? Il faut toutefois bien comprendre que cette pureté de cœur ne se réduit pas à un moralisme temporel : sa portée est d’ordre eschatologique. Notre cœur est le lieu subjectif de la béatitude éternelle. Et il doit être pur de fond en comble : de tout attachement, de tout égoïsme, de toute amertume, de toute déception (de tout étonnement …) : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. » (Mt 5, 8)
Dialogue avec le Christ
Jésus-Christ, Fils éternel du Père, tu nous as réconciliés avec Dieu par l’offrande de ton sang versé sur la croix. Honneur, louange et gloire à ton Nom. Tu as bu le vinaigre d’une éponge attachée à une branche d’hysope. Ton obéissance a purifié notre désobéissance. Je renouvelle maintenant mon amitié avec toi, dans un dialogue intime de reconnaissance et d’amour. Et sans fin, je veux dire « merci ! »
Résolution
Je donne de mon temps, soit à quelqu’un qui a besoin de mon attention, soit en adoration de l’Eucharistie (mémorial du sacrifice pascal), si souvent abandonnée à l’indifférence des cœurs.