Lundi 10 juin 2024
Évangile selon saint Matthieu 5, 1-12
En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »
Prière
Jésus, comme j’ai faim de toi ; mon cœur a soif. Tu me promets toujours le bonheur, mais jusqu’à quelle profondeur dois-je creuser pour que mon cœur soit enfin apaisé ?
Demande
Ouvre-moi, Seigneur !
Réflexion
- « Voyant les foules, Jésus (…) s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. »
Devant eux, Jésus et ses disciples ont toute une foule et chaque personne arrive comme elle est. Devant la foule et les disciples, se trouve Jésus. Il est le Semeur, sorti pour semer (cf. Mt 13, 1-3). Quand il « [ouvre] la bouche », c’est comme s’il ouvrait son sac à grains, car de là sort son enseignement.
La foule, c’est la terre, et Jésus y voit tous types de terrains (cf. Mt 13, 1-23). Les disciples se trouvent entre les deux. Ils sont la bonne terre (cf. Mt 13, 8.11.16.23). - « Heureux ceux qui sont une bonne terre » (cf. Mt 5, 3-11 ; cf. Mt 13, 8.23)
Qu’ont en commun les « pauvres de cœur », « ceux qui pleurent », et tous les autres décrits par Jésus
? Ils ont en commun que leur terre n’est ni dure, ni pleine de roches ni de ronces.
Ils ont accepté de ne plus être des chemins : durs d’oreille et de cœur, fermés, obstinés, piétinés par les autres, ou victimes de n’importe quel oiseau voleur de bonne nouvelle ; et ils ont laissé pénétrer les Écritures (cf. Mt 13, 4.15.19.).
Ils ne sont pas restés à la superficie, ils se sont battus pour bouger les pierres et les enlever (cf. Mt 13, 5-6.16-17.20-21).
Ils ont pris la décision de couper avec courage lorsque « la séduction de la richesse » a commencé à allonger ses bras épineux et ramper comme une ronce ou quand les « soucis » ont menacé d’étouffer leur jardin (cf. Mt 13, 7.15.22).
Et alors, comme ils sont « pauvres », leur terrain n’est que terre. Comme ils « pleurent », celui-ci est arrosé. Comme ils ont « faim et soif », leur terre est ouverte.
Puisqu’ils sont « miséricordieux » et « doux », elle est molle. Puisqu’ils sont « purs » et paisibles, elle est légère. Et alors, ils sont enviés et frappés en profondeur car leur terre est bonne à labourer. « Heureux » sont-ils ! (cf. Mt 5, 3-12)
Heureux sont-ils car « à celui qui a [bonne terre], on donnera [abondance de grain], et il sera dans l’abondance [de pain] ; à celui qui n’a pas [bonne terre], on enlèvera même ce qu’il a [(un chemin, des pierres, des ronces ; une mauvaise terre)]. » (Mt 13, 12) - « Heureux ceux qui portent du fruit. » (cf. Mt 5, 3-11 ; Mt 13, 8.23)
Jésus les regarde tous. À tous, il veut offrir sa Parole en abondance. À tous, il dit : « Convertissez-vous », tournez votre cœur vers moi, « et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15) que je vous annonce en ce moment même !
Si votre terre est vide et pauvre, « le Royaume des cieux est à [vous] » (Mt 5, 3) !
Si vos pleurs montent vers moi, je vous consolerai moi-même (cf. Mt 5, 4) !
Si la douceur de votre maison semble inhabitée en comparaison avec le chemin où marchent tous les passants violents, vous recevrez ma terre promise en héritage (cf. Mt 5, 5) !
Si vous avez faim et soif de justice, combien de grains je verserai et « [vous serez] rassasiés » (Mt 5, 6) !
Si vous avez miséricordieusement donné toutes vos pierres pour bâtir les maisons des autres et vous n’en avez plus pour vous-mêmes, ma miséricorde vous bâtira un palais (cf. Mt 5, 7) !
Si, comme le Crucifié, vous avez les mains blessées par toutes les ronces que vous avez enlevées pour pouvoir devenir purs, vous « [verrez] Dieu » (Mt 5, 8) comme le Ressuscité !
Si votre artisanat est celui de la « paix » que vous avez lentement, péniblement, délicatement, précisément, quotidiennement cherché à tisser, sculpter, forger, peindre, vous serez comme mon Père qui a sculpté Adam avec tant d’amour et vous serez appelés ses « fils » (Mt 5, 9).
Si votre « justice », reçue de mon Père, devient insupportable aux menteurs et fraudeurs au point où vous les obsédez et ils vous poursuivent, vous pouvez être certains que je règne en vous (cf. Mt 5, 10).
« Si l’on vous insulte », on vous poursuit, on invente des histoires « contre vous à cause de moi, réjouissez-vous (…) car votre récompense est grande dans les cieux ! »
« Soyez dans l’allégresse » (Mt 5, 11-12) car vous êtes devenus comme moi, c’est-à-dire des chrétiens !
Dialogue avec le Christ
Jésus, prends-moi à ton école, toi qui es « doux et humble de cœur » (Mt 11, 28-30).
Résolution
Aujourd’hui, j’accepterai de me laisser vider de cet aspect qui, en moi, n’est pas évangélique pour laisser Dieu me féconder.
