Samedi 6 juillet 2024
Évangile selon saint Matthieu 9, 14-17
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront. Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement, et la déchirure s’agrandit. Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le tout se conserve. »
Prière
Seigneur, la vie chrétienne me demande souvent d’accomplir certaines pratiques. Je ne veux pas tomber dans une pratique hypocrite de ces rituels. Aide-moi à donner un sens profond à mes actions et à te rendre gloire par chacune d’elles.
Demande
Renouveler le sens de mes pratiques chrétiennes.
Réflexion
- L’Évangile d’aujourd’hui n’est pas des plus simples. Pour une fois, les personnes qui questionnent Jésus ne cherchent pas à le piéger. Les disciples de Jean ont une réelle inquiétude sur la pratique du jeûne. Nous retrouvons très souvent le jeûne dans l’Ancien Testament. Moïse jeûne avant de recevoir les tables de la loi et le prophète Élie jeûne aussi avant de faire sa rencontre avec Dieu sur le Mont Horeb. Nous pourrions aussi parler de la ville de Ninive qui réagit à la prédication de Jonas par un jeûne, etc. Jésus lui-même dans ce même Évangile de Matthieu a jeûné quarante jours au désert. C’est donc une pratique plus que reconnue et efficace, pratiquée par Jésus et donc consacrée comme une pratique chrétienne.
- Seulement voilà, les disciples de Jean ne voient pas Jésus et ses douze disciples jeûner et ils lui en demandent la raison. Nous pouvons trouver la réponse à cette question dans un message de Carême du pape Benoît XVI : « Parce que tous nous sommes appesantis par le péché et ses conséquences, le jeûne nous est offert comme un moyen pour renouer notre amitié avec le Seigneur. » (Benoît XVI, Message pour le Carême 2009)
Les disciples qui sont directement en contact avec Jésus n’ont pas besoin de ce moyen à l’heure actuelle. Mais il est clairement rappelé par Jésus qu’une fois qu’il sera parti « alors ils jeûneront ». Jésus ne considère donc pas du tout le jeûne comme une pratique dépassée mais, compte tenu de la situation exceptionnelle dans laquelle se retrouvent les disciples, il n’est pas nécessaire pour eux en cet instant. - Le jeûne est une pratique que l’Église continue à recommander et le pape François nous a rappelé que : « Le jeûne n’est pas un simple renoncement, mais un geste fort pour rappeler à notre cœur ce qui compte et ce qui passe. » Il nous demande aussi de vraiment nous poser la question : « Quel jeûne le Seigneur veut-il ? » Le jeûne traditionnel est celui de la nourriture, mais nous pouvons facilement penser à d’autres réalités éphémères qui ne nous rapprochent pas toujours de Dieu : les écrans, les critiques, les pertes de temps diverses et variées…
Se poser la question du jeûne est essentielle à une belle vie chrétienne car, comme le déclarait saint Pierre Chrysologue : « Le jeûne est l’âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Donc, celui qui prie doit jeûner ; celui qui jeûne doit avoir pitié ; qu’il écoute l’homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté ; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d’entendre lorsqu’on le supplie. » (Sermon 43, PL 52, 320. 332)
Dialogue avec le Christ
Seigneur, viens changer mon cœur. Donne-moi un bon esprit de discernement pour voir quels seraient les choses qui, même légitimes en elles-mêmes, pourraient être limitées pour renforcer mon amitié avec toi. Donne-moi la force de m’y tenir par amour pour toi et pour le bien de ma vie spirituelle.
Résolution
Commencer ou confirmer une petite pratique de jeûne.