Mercredi 10 juillet 2024
Évangile selon saint Matthieu 10, 1-7
En ce temps-là, Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. »
Prière
Père du ciel et de la terre, je m’ouvre devant toi. Tu es grand, tu es beau, tu es amour. Que ton Règne vienne, Père !
Demande
Que ton Règne vienne, Père !
Réflexion
- « Des ouvriers pour sa moisson » (Mt 9, 38)
Le contexte du passage dans lequel le Christ appelle ses douze pour les envoyer dans le monde, c’est un Jésus qui « voyant les foules, (…) fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger, [et qui] dit (…) à ses disciples : La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Mt 9, 36-38) L’amour de Jésus s’engage. Il est créatif. Il cherche des moyens efficaces et à long terme pour pouvoir répondre aux besoins des autres.
Dieu est saint, ce qui veut dire qu’il est tout-autre, séparé, sacré. Mais, en empruntant l’expression d’Isaïe, il est aussi le « Saint d’Israël » (Is 45, 11), ce qui est presque une contradiction de termes : il est séparé, mais il vit pour les autres. Et c’est de cette même façon que Jésus appelle ses disciples. Il les appelle vers lui, mais pour les envoyer vers les autres. Il les invite à être saints comme le Père est saint (cf. Lv 20, 26 ; cf. Mt 5, 44-48).
Je laisse l’amour de Jésus rejoindre mon cœur. Je le remercie pour tous les chrétiens avant moi qui ont transmis la foi jusqu’à nos jours. Je me laisse interpeller par quelqu’un dans le besoin autour de moi. Je demande au Seigneur ce qu’il veut de moi dans cette situation. J’opte pour l’engagement plutôt que pour l’évasion. - « Jésus (…) leur donna le pouvoir (…) »
Bien qu’il soit Dieu et qu’il nous aime, en prenant notre humanité à 100 %, Jésus a accepté toutes les limites d’une personne humaine. Il voit les besoins des autres et il possède des pouvoirs, mais il accepte qu’il ne puisse pas tout faire par lui-même. Il accepte l’aide de ses disciples. Il ne garde pas le pouvoir pour lui et ne cherche pas à en avoir plus, car il accepte la pauvreté de ses ressources humaines. Il choisit de céder ses connaissances et ses pouvoirs (cf. Mt 10, 1). Ceux-ci n’effectueront pas le travail parfaitement ou, parfois, ils feront tout rater (cf. Mt 10, 4). L’amour de Jésus collabore au lieu de contrôler. Il veut devenir un seul corps avec ses disciples (cf. Col 3, 15).
Je laisse la confiance de Jésus pénétrer mes pensées, malgré mes limites et mes défauts. Je laisse sa paix régner dans mon cœur (cf. Col 3, 15), malgré mes erreurs. Je lui confie les efforts des autres, même s’ils ne sont pas parfaits. Je veux partager mes connaissances et mon savoir-faire. J’opte pour la collaboration plutôt que pour le contrôle. - « Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. »
Jésus n’est pas aveugle devant les indigences de « la maison d’Israël » et de l’Église. Il sait bien que ceux-là même qui ont été choisis comme « royaume sacerdotal » (Ex 19, 6 ; cf. 1P 2, 5. 9 ; cf. Ap 1, 6) pour faire le lien entre Dieu et les « nations païennes » sont souvent eux-mêmes des brebis perdues. Comment vont-ils bénir les autres, comme un prêtre doit bénir, s’ils ne se savent pas bénis ? Comment vont-ils offrir des sacrifices de réconciliation, comme le fait un prêtre, s’ils ne se savent pas pardonnés par Dieu ? Comment vont-ils proclamer que la Parole est bonne nouvelle, comme un prêtre, s’ils n’y croient pas eux-mêmes ? Aimer, c’est d’abord se laisser aimer.
Il envoie donc ses disciples avec l’instruction : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. » Proclamez que le royaume dans lequel Dieu est Roi est proche. Proclamez qu’il est proche le royaume dans lequel le Père bénit, pardonne, et accomplit ses promesses. Convertissez vos cœurs vers ce Roi et croyez à la bonne nouvelle que vous êtes bénis, pardonnés, exaucés (cf. Mc 1, 15). Convertissez-vous et croyez à l’amour de Dieu. Et alors, les brebis prendront soin de leurs agnelets. Elles iront vers les nations, pour quoi faire ? Pour témoigner de ce qu’il leur est arrivé (cf. Ac 1, 8), pour bénir, se sacrifier en union avec Jésus-Christ, pour accomplir les promesses de Dieu.
Je laisse Jésus m’appeler une « brebis perdue de la maison d’Israël ». Je laisse Jésus, le « grand prêtre » (He 7, 26), me bénir, me réconcilier avec le Père, me promettre sa fidélité. Je choisis de témoigner des bienfaits de Dieu dans ma vie.
Dialogue avec le Christ
Jésus, merci pour ton règne d’amour ! Viens régner dans ma vie. Viens m’apprendre à m’engager auprès de mon prochain, à collaborer avec lui et à me savoir aimé, pour mieux aimer.
Résolution
À l’instant, je choisirai le moment où je poserai un des actes d’amour qui me sont venus à l’esprit au cours de la méditation.