L’Eucharistie
(Vidéo en fin de page à regarder après cette lecture).
Eucharistie signifie action de Grâces. Il s’agit donc d’un bienfait, car on ne remercie, on ne rend Grâces que pour un bienfait.
Beaucoup de noms sont donnés à ce Sacrement des Sacrements :
la Sainte Hostie, le Saint Sacrement, le Sacrement de l’autel, la Communion, le Viatique,
le mémorial de la Passion et de la Résurrection du Seigneur . . .
La multiplicité des noms est le signe d’une grande richesse.
L’Eucharistie est un Sacrement, c’est-à-dire un signe sacré et sensible institué par Jésus-Christ pour nous sanctifier, pour nous donner Sa Grâce.
Ainsi, comme dans tout Sacrement, nous retrouvons :
.Un signe sensible : les espèces du pain et du vin d’une part ; les paroles prononcées par le prêtre d’autre part : Ceci est mon corps, ceci est mon sang.
.L’institution par le Christ
La Grâce : par cet aspect, ce Sacrement est le plus grand de tous, puisqu’il contient réellement et substantiellement l’auteur même de la Grâce, avec Son Corps, Son Sang, Son âme, Sa Divinité.
Jésus est présent réellement et non pas en figure, ni en symbole, ni en représentation, mais vraiment dans son être, avec tout ce qu’il est.
Nos yeux de chair ne peuvent le voir, ils ne contemplent que la forme et la couleur du pain et du vin ; mais en réalité, sous ces apparences se trouve Notre Seigneur Jésus-Christ.
Un aveugle va croire celui qui lui décrit le beau paysage devant lequel ils se trouvent. De même, nos yeux ne sont pas capables de voir la réalité du Corps et du Sang du Christ, mais nous y croyons car le Fils de Dieu Lui-même nous l’affirme, et Il ne peut ni se tromper ni nous tromper.
(Lui, le Chemin, la Vérité et la Vie).
Figures prophétiques dans l’Ancien Testament :
- Melchisédech offrant le pain et le vin (Gn 14 18-20). La relation entre Melchisédech et le Christ est explicite au Psaume 109 v. 4.
- L’agneau pascal au moment de la sortie d’Egypte ( Ex 12) ; par ailleurs, saint Jean Baptiste appelle Jésus de ce nom lorsqu’il dit en montrant Jésus à ses disciples :
« Voici l’Agneau de Dieu » (Jn 1,29)
-La manne du désert (Ex16,4)...
Promesse
Au cours de sa vie publique, Jésus a promis l’Eucharistie à ceux qui le suivaient. Un jour, lors de la multiplication des pains (Jn 6, 1-15), il nourrit plus de cinq mille hommes avec cinq pains et deux poissons ; et comme depuis ce temps, les juifs le recherchaient, Jésus leur dit : « Vous me recherchez parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. Recherchez, non la nourriture qui périt, mais celle qui demeure et que le Fils de l’Homme (Lui, Jésus), vous donnera »
(Jn 6 26-27)
Les juifs ne comprenant pas, Il en vint peu à peu à affirmer : « Je suis le Pain de Vie, celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif » (v 35). Et comme ses auditeurs murmuraient entre eux, Jésus continua ; « Ne murmurez pas entre vous . . . Je suis le Pain vivant descendu du Ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair livrée pour le salut du monde » ( v 43, 48-51).
Et encore : « En vérité, en vérité Je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas Son Sang, vous n’aurez pas la Vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon Sang a la Vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour, car ma chair est vraiment une nourriture et mon Sang est un vrai breuvage.» ( v 53-55)
Institution
Plaçons nous au moment du jeudi saint : Jésus savait qu’Il allait mourir. Il fit son testament à ses Apôtres. Il leur donna ce qu’Il avait de plus cher, ce qu’Il leur avait promis. Après s’être recueilli, Il prit du pain, Il le bénit, le rompit et le donna à ses Apôtres en disant : « Prenez et mangez, ceci est mon Corps ». Il prit ensuite le calice où était le vin, le bénit et le donna à ses Apôtres en disant : « Prenez et buvez, ceci est mon Sang ». Puis il ajouta : « Faîtes ceci en mémoire de Moi ».
( Mt 26, 26-29) ; (Mc 14, 22-24) ; ( Lc 22, 14-20)
Les apparences
Dans l’Eucharistie, la substance du pain et du vin disparaissent, il ne reste plus que les apparences du pain et du vin. Nos yeux ne voient que les apparences. A la place de la substance du pain et de celle du vin qui n’existent plus, il y a la substance du Corps et du Sang de Jésus, sans leurs apparences. Mais c’est bien Notre Seigneur qui est présent tout entier avec sa divinité, avec son humanité.
Ce changement de substance au moment de la Consécration, l’Église l’appelle justement transsubstantiation.
Le Sacrifice
L’étude de l’Eucharistie nous amène à parler de ce grand acte de la religion catholique : La messe. Qu’est-ce que la messe ? La messe est d’abord un sacrifice.
Qu’est-ce qu’un Sacrifice ?
Un Sacrifice est l’offrande et l’immolation d’une victime faite à Dieu : c’est donner totalement à Dieu une chose qui nous appartient.
Le Sacrifice d’autrefois :
Dès les premiers temps de l’histoire humaine, les Hommes offraient des Sacrifices à Dieu.
Abel prend un agneau du troupeau dont il est le berger, le met sur un autel de pierre, l’offre en sacrifice à Dieu puis brûle le corps de l’innocente victime. Le Livre Saint nous dit que la fumée de son offrande monte jusqu’au Ciel. Les patriarches Noé, Abraham, Jacob offrent aussi des animaux en sacrifice pour Dieu. C’était une façon de vouloir plaire à dieu. On se servait du sang de la victime pour asperger l’autel et il était censé couvrir nos péchés. (non pas l’effacer)
Jésus s’est volontairement offert en Sacrifice et ce Sacrifice vaut tous les sacrifices ; son Sang lave nos péchés, les effacent. Après Jésus, il n’est plus nécessaire de faire des sacrifices d’animaux ; le Christ s’est substitué à eux et nous demande de renouveler Son Sacrifice à la Croix en Sa mémoire et c’est dorénavant le seul Sacrifice qui plait à Dieu et remplace tous les autres.
Le saint Sacrifice
À la messe, le prêtre offre le Sacrifice du Corps et du Sang de Notre Seigneur.
Le Corps, le Sang, l’âme et la divinité de Jésus Christ sous les apparences du pain et du vin ; et par l’Eucharistie, Jésus continue d’offrir son Sacrifice de la Croix.
Le sacrifice sacré de la messe est un acte d’adoration.
Pourquoi ce Sacrifice ?
- Regardez Jésus sur la Croix ; Il dit à son père qu’Il est le Maître absolu de tout, que tout Lui appartient et que sans Lui, Créateur, aucune chose n’existerait. Jésus adore.
Le Sacrifice de la messe a donc pour but d’adorer Dieu.
- Que dit encore le Christ : Il remercie son Père de tous les bienfaits donnés aux Hommes. La messe, qui est le même sacrifice aura aussi pour but de remercier Dieu.
- Puis Jésus demande pardon pour tous les péchés de l’Humanité. La messe aura aussi pour but de solliciter le pardon divin pour tous nos péchés.
- Enfin, Jésus demande que tous les Hommes puissent profiter de ses souffrances et qu’ils aient
par là toutes les Grâces nécessaires pour faire leur salut. De même, à la messe, nous demandons à Dieu Ses Grâces.
L’assistance à la messe
Nous comprenons maintenant beaucoup mieux pourquoi nous devons assister à la messe.
Un précepte nous oblige à la messe dominicale car c’est une nécessité pour des créatures que de rendre Grâce au Créateur. Comme la messe est le Sacrifice même de Jésus, par lequel il nous a tous rachetés, nous comprenons qu’elle est ce qui est le plus agréable à Dieu.
Ainsi sera t-il bon, selon les possibilités, d’y assister le plus souvent possible, en ayant les mêmes sentiments que si nous assistions à la mort du Seigneur sur le Calvaire. (Dimanche et semaine)
Pour un chrétien, la messe n’est pas obligatoire, elle est indispensable à sa vie de chrétien.
Pour qui est célébré le Saint Sacrifice (la messe) ?
Les fruits de la messe peuvent s’appliquer aux vivants et aux morts. La messe est la plus efficace de toutes les prières, la meilleure façon de délivrer les âmes du Purgatoire.
On offre le Sacrifice de la messe en l’honneur de la Vierge Marie et des saints pour remercier Dieu des Grâces qu’Il leur a accordées et pour obtenir leur intercession.
Quand le prêtre partage l’hostie, il ne partage pas le Corps de Jésus-Christ : Jésus-Christ est tout entier dans chaque parcelle d’hostie.
L’Eucharistie est source et sommet de toute la vie chrétienne.
catéchisme de l’Église catholique (N°1324)
La Communion
L’Eucharistie a été instituée par Notre Seigneur Jésus Christ pour servir de nourriture à notre âme. De même que l’intelligence a besoin de lectures, d’enseignements, de même, pour grandir vers la perfection, notre âme a un besoin vital qu’est l’Eucharistie comme nourriture.
Communier, c’est recevoir Jésus-Christ dans le Sacrement de l’Eucharistie.
« Communion » signifie union avec quelqu’un, mais une union si forte que les autres unions ne sont rien à côté de celle-là, car elle nous unit intimement dans notre corps et dans notre âme avec le Seigneur : Eucharistie et Jésus Christ ont le même sens.
Communier, c’est recevoir Jésus caché dans le Sacrement de l’Eucharistie. Recevoir, c’est-à-dire accueillir, lui ouvrir la porte, le faire entrer chez nous, lui parler, l’écouter et conclure quelque chose avec Lui. Avec le Seigneur, communier, c’est davantage encore, car en recevant Jésus, nous sommes perdus en Lui : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus Christ qui vit en moi. » nous dit saint Paul
(Ga 2,20)
Lorsque je mange du pain, par la digestion, le pain est approprié par l’organisme pour me nourrir ; je l’ai assimilé. Pour l’Hostie consacrée, Jésus en moi, c’est l’inverse qui se passe. C’est Jésus qui prend possession de mon être. Je suis devenu le tabernacle vivant de mon Dieu ; à moi la responsabilité de le garder et de le porter à mes frères.
Ainsi, la Communion augmente en nous la vie de la Grâce.
Dispositions de l’âme
Pour recevoir avec fruits Notre Seigneur dans la Sainte Eucharistie, nous devons être dans certaines dispositions quant à l’âme et quant au corps, puisque nous sommes corps et âme.
La principale disposition est l’état de Grâce, et nous savons en quoi cela consiste ; n’avoir aucun péché mortel sur la conscience. Ainsi, pour recevoir Jésus, il faut être en amitié avec Lui. Or le péché mortel fait de nous des ennemis de Dieu. De plus, une personne morte ne mange pas ; de même, si nous sommes morts spirituellement, nous ne pouvons pas prendre une nourriture spirituelle.
Celui qui est en état de péché mortel et qui désirerait communier doit se confesser et ne s’approcher de Dieu qu’après une bonne confession. Celui qui dans cet état d’inimitié avec Dieu et communierait avant de s’être confessé, profanerait le Corps de Notre Seigneur ; ainsi saint Paul dit de ceux qui communient ainsi : « Ils mangent et boivent leur propre condamnation » (1 Co 11, 28-29)
Ce péché s’appelle un sacrilège.
Les péchés véniels n’empêchent pas de communier, mais il faut s’efforcer de les regretter, et c’est pour cette raison que nous demandons plusieurs fois pardon au cours de la messe. (Kyrie, Agnus . . . )
Pour communier, il faut une disposition intérieure droite (volonté de plaire à Dieu, de s ‘améliorer). Sans cette intention droite, la Communion ne porte pas ou très peu de fruits.
Dispositions du corps
La première disposition du corps, par respect pour Jésus que nous allons recevoir dans l’Hostie, c’est d’être à jeun depuis au moins une heure : ne pas avoir mangé ni bu dans l’heure qui précède la Communion. ( l’ eau et les médicaments ne rompent pas le jeûne eucharistique ; de même, la Communion en viatique ne requiert aucun jeûne).
Le temps de la Communion
Il est également très bon de se préparer avant la Communion par certains actes. Ce ne sont pas nos yeux de chair qui voient Jésus présent dans l’Eucharistie, mais nos yeux de la foi et eux seuls. Ainsi, plus notre foi sera plus vive, plus nous profiterons de la présence de Jésus. Faire des actes de foi avant la Communion est donc recommandé.
Puis, ayant reconnu le Seigneur, il est bon de se considérer tel que nous sommes : faibles et pauvres devant Dieu. Nous ferons donc des actes d’humilité.
La considération de notre petitesse ne doit pas nous éloigner de Dieu. Des actes de confiance nous permettront de nous abandonner avec confiance à la bonté de Dieu.
Cet abandon sera d’autant plus facile que nous aimerons Dieu. Exprimons notre Amour par
des actes de désir et d’Amour (de charité).
Au moment de la Communion, ne regardons pas autour de nous lorsque nous avançons vers le Chœur, mais restons les yeux baissés en pensant à Jésus et en lui disant que nous Le désirons. Puis, selon les lieux et les coutumes, marquons notre respect envers le Seigneur en nous inclinant ou en faisant une génuflexion avant de communier.
Enfin, après la Communion, il est très important de faire une action de Grâce.
Elle peut se dérouler en cinq temps (ARDOR) et se prolonger autant qu’on le désire, même après la messe.
A . . .dorer Jésus, créateur et Sauveur du monde, qui vient de descendre en notre âme.
R . . . emercier d’une si grande Grâce et de toutes les autres Grâces reçues.
D . . . emander beaucoup : « Demandez et vous recevrez » surtout des choses importantes comme d’aimer toujours plus Jésus, de faire des sacrifices pour Lui, demander aussi pour nos parents et notre famille, pour ceux que nous aimons, et aussi pour ceux que nous n’aimons pas et qui n’aiment pas Jésus . . .
O . . . ffrir ses efforts de la semaine, ses peines, ses souffrances, ses bonnes actions.
R . . . ésolution (une seule) que nous prenons pour la journée ou la semaine, pour faire plaisir à Jésus.